Bonjour à tous ! J’espère que ces vacances d’automne se sont bien passées pour vous !!
Je remercie toutes les personnes qui m’ont accordé du temps et ont bien voulu me partager à cœur ouvert et sans tabous leur expérience sur l’auto-sondage urinaire. Merci également parce que l’idée de m’auto-sonder un jour me faisait très peur… J’avais en effet beaucoup d’aprioris sur le sujet que vous avez balayés rapidement !
« ÇA M’A CHANGE LA VIE ! J’AI RETROUVE UNE VIE SOCIALE ! ÇA ME SAUVE LA VIE ! C’EST JUSTE TROP BIEN ! J’AI REPRIS LE CONTROLE DE MON CORPS »
=> Ce qui est le plus ressorti de vos témoignages, c’est de voir à quel point retrouver une vie sociale grâce à l’auto-sondage vous a fait revivre !! Chacun de vous à son « kit pipi » : des sondes et lingettes désinfectantes dans une pochette, dans le sac à main, dans la boîte à gants, chez les beaux-parents et dans la sacoche/ le sac du/de la chéri(e) aussi !
Pour les personnes en fauteuil qui ne peuvent se mouvoir sur les toilettes seul(e)s, il existe des poches à raccorder à la sonde et même des sondes avec poches intégrées ultra compacts, ce qui évite les manipulations et risques d’infections.
Chacun de vous m’a confié se sonder au restaurant, chez des amis, au travail… sans soucis la plupart du temps.
« PLUS D’ANGOISSE DE ME FAIRE DESSUS » : LA SERENITE RETROUVEE A L’EXTERIEUR ET DANS L’INTIMITE
La crainte de se faire pipi dessus disparaît grandement voire complètement avec les sondages. En général, vous avez tous un rythme de sondage quotidien bien défini, ce qui vous permet de sortir et de dormir en toute sérénité !
En revanche pour le monsieur qui pensait que sa partenaire était une femme « fontaine », qui en était ravi et fier bien sûr… Et bien non Monsieur, désolée ! Madame avait en réalité une incontinence urinaire et t’a fait pipi dessus (mais ce n’est pas grave du tout ça on change les draps et on en parle plus hein !) … En revanche va falloir mettre les bouchées doubles du coup mon gars sans les fuites hahaha!
Le sondage vous a permis de retrouver une intimité et une sexualité plus sereines pour la plupart, avec moins d’angoisse de fuite. Selon les témoignages, il n’y a pas d’incidence sur vos sensations sexuelles (pas de modification des sensations au niveau du gland, du clitoris, de la vulve…).
APPRENDRE A FAIRE PIPI AUTREMENT
Comme disait une jeune femme que j’ai interrogée, « se sonder c’est arriver à se retrouver dans quelque chose de différent ». Dans l’ordre des choses, le méat urinaire (ou méat urétral) ne fonctionne que dans un sens : il y a un truc (l’urine) qui en sort. POINT. Donc introduire quelque chose là-dedans est étrange, dérangeant, angoissant, bizarre, pas naturel… Et ces sentiments sont normaux !
On passe souvent à l’auto-sondage par obligation. Cette « non-décision » est difficile et c’est tout un réapprentissage ! Rassurez-vous, vous êtes accompagnés ! Il y a de l’éducation thérapeutique à l’hôpital, avec un(e) infirmier(e), qui prend le temps de vous expliquer et de vous guider dans cette nouvelle pratique.
Le risque majeur de l’auto-sondage est l’infection urinaire. Pour éviter cela, l’hygiène est primordiale. Sur la dizaine de personnes avec lesquelles j’ai échangées, environ 10% avaient des infections fréquentes.
AUTO-SONDAGE ET DOULEURS
Pour la majorité des gens interrogés, ce n’est absolument pas douloureux ! On peut ressentir une gêne au début et si douleurs il y a, on peut avoir recours à des lubrifiants ou des anesthésiants locaux. Donc NO PANIC, tout devrait bien se passer et sans douleurs.
Plus vous en parlerez ouvertement à votre entourage, et mieux vous le vivrez et l’assumerez au quotidien.
Pour les personnes ayant des troubles moteurs des membres inférieurs, il peut être difficile de se sonder et surtout de demander à son/sa conjoint(e) de le faire à sa place. Cela nécessite une grande communication, de l’humour et de la bienveillance. Une sonde à demeure peut être envisagée, ou un passage régulier d’infirmier(e)s dans la journée, j’en parlerai dans une autre chronique.
Belle journée à vous !
Delphine